Aller au contenu principal
Fermer

Des experts nommés sous Trump chamboulent les recommandations vaccinales sur l'hépatite B
information fournie par AFP 05/12/2025 à 21:23

Une infirmière s'apprête à administrer une dose de vaccin contre l'hépatite B à Lynwood,  le 27 août 2013 en Californie ( AFP / ROBYN BECK )

Une infirmière s'apprête à administrer une dose de vaccin contre l'hépatite B à Lynwood, le 27 août 2013 en Californie ( AFP / ROBYN BECK )

Un groupe d'experts nommés par le ministre de la Santé vaccinosceptique de Donald Trump a décidé vendredi de cesser de recommander le vaccin contre l'hépatite B à l'ensemble des nouveau-nés, et ce contre l'avis de nombreux soignants.

Cette décision, adoptée par huit voix contre trois, devrait être suivie par les autorités fédérales américaines et conduire à la fin de l'actuelle politique de prévention du pays, en vigueur depuis plus de 30 ans.

Selon la nouvelle recommandation, l'administration d'une première dose de vaccin contre l'hépatite B - sur trois - dans les premières heures de la vie d'un enfant ne serait plus systématiquement recommandée aux bébés dont la mère a été testée négative.

Ce changement majeur a été immédiatement dénoncé par des associations de soignants comme injustifié et même dangereux, en raison notamment des failles dans le dépistage des mères aux Etats-Unis et de la possibilité que les nouveau-nés soient contaminés par d'autres personnes de leur entourage.

Cela "entraînera une augmentation des infections par l'hépatite B chez les nourrissons et les enfants" a ainsi fustigé Susan Kressly, présidente de l'Académie américaine de pédiatrie.

Le Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP), entièrement remanié plus tôt cette année par le ministre vaccinosceptique Robert Kennedy Jr. a également recommandé qu'un test sérologique puisse être réalisé après une première injection pour évaluer la nécessité de doses futures.

- "Causer du tort" -

L'hépatite B est une maladie virale du foie qui peut notamment être transmise par la mère lors de l'accouchement et qui expose les personnes touchées à un risque élevé de décès par cirrhose ou cancer du foie.

La recommandation de vacciner l'ensemble des nouveaux-nés, soutenue par l'OMS, avait été instaurée aux Etats-Unis en 1991 et a permis de quasiment éradiquer les infections chez les jeunes dans le pays, selon les autorités.

En amont du vote, le docteur Cody Meissner, l'une des rares voix dissidentes du comité entièrement remanié par le ministre Robert Kennedy Jr, connu pour ses positions antivaccins, avait exhorté ses collègues à ne pas changer les recommandations en vigueur.

"En modifiant la formulation de cette recommandation, nous causons du tort", avait-il alerté.

D'autres membres défendaient au contraire une mesure permettant d'aligner la politique vaccinale américaine sur celle d'autres pays comme la France, malgré les avertissements d'experts pointant les problèmes de surveillance et d'accès aux soins spécifiques aux Etats-Unis.

- Vaccinations en chute -

Désormais composé de personnalités pour beaucoup critiquées pour leur manque d'expertise ou pour avoir relayé de fausses informations sur les vaccins, le groupe avait déjà modifié en septembre les recommandations vaccinales sur le Covid-19 et la rougeole.

Il a également entrepris vendredi une révision plus large du calendrier vaccinal des enfants, des travaux auxquels a participé l'avocat américain Aaron Siri, un proche de Robert Kennedy Jr. connu pour avoir relayé comme lui des théories infondées sur le sujet.

Cette initiative suscite l'inquiétude au sein de la communauté médicale américaine, qui accuse le groupe de chercher restreindre les accès aux vaccins, alors même que les taux de vaccination du pays évoluent à la baisse depuis la pandémie et font craindre le retour de maladies contagieuses mortelles, comme la rougeole.

En réaction, plusieurs institutions scientifiques américaines et Etats démocrates ont récemment annoncé cesser de suivre les recommandations de ce groupe et élaborer leurs propres directives.

Au sein même du Parti républicain, la décision de l'ACIP vendredi a fait des remous, le sénateur Bill Cassidy, médecin de formation, ayant exhorté sur X les autorités fédérales à ne pas la mettre en oeuvre.

Une fois adoptées, ces recommandations dictent la prise en charge ou non de certains vaccins par des assurances et programmes des vaccinations. Un détail qui compte dans un pays où le prix d'un seul vaccin peut s'élever à plusieurs centaines de dollars.

3 commentaires

  • 22:15

    Avec 4 ans d'espérance de vie en moins aux US qu'en France, on comprend l'intérêt des vaccins qu'ils refusent à leurs enfants.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires